EPISODE 1 ─ « Sisters and brothers are a little bit of childhood that can never be lost. »Tranquillement assis dans la salle d’attente le couple Van der Velt était terriblement nerveux; Mary ne pouvait arrêter de triturer ses doigts et Karel finirait bientôt par mettre en charpie ce magasine qu’il était en train de lire. Heureusement le docteur vint rapidement les chercher mettant fin à leur calvaire. Ils s’installèrent face au bureau, presque déjà défaitistes face à ce que leur médecin allait leur annoncer. Celui-ci ouvrit leur dossier déjà bien épais et s’éclaircit la gorge avant de commencer;
« Madame et Monsieur Van der Velt, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c’est que cette fois nous y sommes arrivés; vous êtes enceinte! Félicitation! La mauvaise c’est que nous y sommes même trop bien arrivés. Je m’explique, tous les embryons se sont implantés, si bien que votre grossesse est trop risquée pour vous et pour les futurs bébés. Il va donc falloir en retirer trois sur les huit, vous n’avez pas le choix. » Le couple se regarda incrédule. Avaient-ils bien entendu? Allaient-ils enfin devenir parents? Est-ce que toutes ces années d’attente et de désespoir étaient terminées? Ils ne réalisaient pas vraiment, et n’avaient pas réellement compris ce qui les attendait. Mais la réalité les rattrapa rapidement, Mary attendait cinq enfants. Cinq enfants d’un coup, qu’il faudrait nourrir, et dont il faudrait s’occuper. Ils auraient pu faire en sorte d’avoir moins d’enfants, mais le couple refusa, ils avaient tant désiré un enfant qu’ils se sentaient incapable de retirer plus d’embryons que la santé de Mary en demandait.
Huit mois plus tard, Mary accoucha de ses cinq bébés. Et en l’espace de quelques heures la famille se retrouva bien agrandie. Les premiers temps furent difficiles, cela étant plus que compréhensible lorsque l’on voyait cette petite tribu bien bruyante. Lorsque les bébés dormaient, il y en avait forcément un pour pleurait et réveiller le reste de la fratrie. Mais après un temps d’adaptation, et beaucoup d’aide venant de leurs familles, les Van der Velt finirent par trouver leur rythme. Ils se débrouillaient plutôt bien au vue des circonstances, même si rien n’était jamais réellement parfait.
EPISODE 2 ─ « Some call it bitching, I call it Verbal Release Therapy. It’s all about perspective… »Grandir au milieu de trois frères et d’une sœur du même âge que soi, ne semblait pas plaire à la jeune Elliya, tandis que tous les autres semblaient s’entendre à merveille. Elle se sentait comme l’intruse de cette fratrie, comme si sa place n’était pas réellement à leurs cotés. Eli remplissait donc très bien son rôle de rebelle au sein des quintuplés. Parce que dans la famille, chaque enfant avait son petit rôle à jouer. Eden, la première née était la plus intelligente, elle deviendrait sûrement doctorante en astrophysique ou un truc du genre un jour. Elijah, lui c’était le sportif beau à qui tout réussissait, totalement injustement. Ethan avait le rôle de médiateur étant l’enfant du milieu, il était le plus sage et celui qui avait toujours de bons conseils, pour les autres... Et enfin il y avait Ephram, sur lui on aurait pu écrire un livre entier, c’était l’artiste de la famille, trop sensible pour le monde qui l’entourait, c’était le petit protégé d’Elliya, le seul de qui elle était proche.
« Mon dieu Ephram, mais qu’est-ce qu’il s’est passé? » L’air paniqué, Eli frôla du bout des doigts l’œil noirci de son frère, celui-ci recula sous l’effet de la douleur, et baissa la tête, accablé par la honte.
« C’est encore ce connard de Julian hein?! Je vais lui casser les dents à ce pauvre con! » Complètement hors d’elle, Elliya se retournait déjà pour sortir de la maison histoire d’aller remettre les idées en place à ce crétin de Julian.
« Non Eli! N’y va pas. C’est de ma faute. » Stoppée net dans son élan, Eli dévisagea Ephram.
« Tu sais très bien que ce n’est pas de ta faute! Bordel Ephram tu es gay, et chez moi c’est pas une raison pour te laisser faire. » Avec Elliya ça avait toujours été comme ça, une fois une idée en tête il était impossible de l’arrêter.
EPISODE 3 ─ « She’s standing on a line between giving up and seeing how much more she can take. »Dernière touche de maquillage. Dernière mèche remise en place. Elliya était enfin prête. Ou plutôt Anastasiya l’était-elle. Car depuis qu’elle avait quitté l’Alaska, Elliya n’existait plus vraiment, elle avait laissé place à une autre. Une fille qui, elle, n’hésitait pas à se déshabiller, qui n’hésitait pas à coucher avec le premier venu tant qu’il n’oubliait pas de payer avant de partir. Oui, elle était devenue une pute, alors qu’Eli avait eu tant d’espoir en quittant sa famille si étouffante. Elle était partie sur un coup de tête, pensant que tout lui réussirait. Elle s’était rêvée universitaire, elle s’était imaginée devenir une grande chirurgienne, mais elle était tombée bien bas. Rapidement elle n’avait plus eu assez d’argent pour payer ses études, plus un sous pour régler son loyer... et bien trop fière elle avait été incapable de retourner auprès de ses parents. Alors elle avait fini par vendre son corps pour pouvoir manger et garder un toit au-dessus de sa tête. Elle avait trouvé une place dans un bar un peu louche, mais elle ne s’en plaignait pas. Elle avait appris à mettre de coté ses émotions le soir venu. Les clients étaient presque toujours les mêmes; des types en costumes, des pauvres gars qui venaient de se faire fraîchement larguer, ou les libidineux ici pour claquer la fin de leurs salaires. Mais quelques fois des militaires en permission débarquaient histoire de se changer les idées et de s’amuser un peu. Ces hommes-là Elliya les connaissaient bien, mais parmi eux, une fois elle en remarqua un différent...
Ce fameux type en uniforme militaire, Elliya l’avait vu redébarquer plusieurs semaines plus tard pendant trois soirs de suite. Et franchement, elle s’en serait bien passé. Il avait cet effet sur elle qu’elle ne comprenait pas. Il n’avait de cesse de la regarder, ô les hommes venaient là pour regarder les filles dénudées qui dansaient pour eux, mais lui avait cette façon de la regarder si différente. Il ne la déshabillait pas plus qu’elle ne l’était déjà du regard, il la regardait comme une personne et pas comme un morceau de chair qu’il pourrait se payer si l’envie lui venait. Et puis ce qu’Eli craignait le plus arriva.
« Mademoiselle puis-je vous offrir un verre? » Il avait cette façon de parler du Sud, terriblement respectueuse envers les femmes, en complet opposé à l’endroit où il se trouvait. Ce soir il ne portait pas son uniforme et Elliya aurait préféré s’enfuir plutôt que de répondre, mais elle devait jouer son rôle et Anastasiya reprit le dessus.
« Volontiers, je prendrai un verre de champagne. » Son rôle était de pousser le militaire à acheter une bouteille de champagne pour ensuite l’emmener dans une chambre à l’étage, mais même si il acheta la fameuse bouteille, jamais il ne monta en deuxième étage en compagnie de la belle strip-teaseuse.
EPISODE 4 ─ « Please don't stand so close to me, I'm having trouble breathing. I'm afraid of what you'll see right now. »