[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]« On croit que je compte les poissons. Non. Je scrute leur âme, je lis leurs rêves, et ils envahissent les miens. Les gens pensent que c’est con un poisson. C’est faux. Ils savent se taire. C’est les gens qui sont cons. Le poisson qui sait tout n’a pas besoin de penser. »

On croit avoir connu le pire, la chose la plus monstrueuse, la réalisation de notre pire cauchemar, l’idée qu’on se fait de l’enfer. On croit qu’on ne verra jamais quelque chose de plus terrible. On pense qu’on à raison, comme toujours, et que si malheureusement on trouvait, notre esprit se brisera à sa vue et demandera grâce. Mais il y a pire, l’esprit ne se brise pas, et le cauchemar continue. Intense, cinglant, réel.

Si on lui avait dit que sa vie en allait être un, de cauchemar, Avalon aurait rit. De son rire qui ne se voulait en aucun cas cristallin, comme toutes ces bonnes fées prétentieuses. Elle aurait rit de cette insulte, parce qu’elle était persuadé que cela ne serait jamais le cas. Sa vie, un putain de cauchemar ? Une routine, plutôt, oui. Un avenir de débauche et de perversité, de drogue en tout genre, et de nuits blanches, pourtant si noires, ce n’était pas ce qui l’attendait. Pas elle, non. Avalon, sa vie était déjà toute tracée. Elle ferait des études de droits, dans l’une des meilleures universités du canada, pour ensuite hériter de la fortune de son père, et partagé équitablement – enfin, cela restait à voir – les biens avec sa sœur jumelle, Grace. Elle se marierait avec un riche entrepreneur britannique, et aurait 2,03 enfants, comme le veut les statistiques. Chaque été, elle passerait ses vacances aux Bahamas, se fichant éperdument des dizaines de milliers de personnes qui crevaient dans les rues, le moment même. A moitié seule, compte tenu que son britannique de mari aurait pour devoir de recevoir des centaines d’appels sur son putain de Smartphone haute technologie. Elle prendrait sûrement un amant, un autre riche, s’entend, afin de comblé le vide qui la rongeait depuis le début, et finirait sa vie comme toutes ces femmes de riches. Pour tout dire, ça l’a faisait déjà royalement chier, ce programme, même à dix ans, et ça résumait parfaitement bien l’idée qu’elle se faisait d’un cauchemar. Pas de monstre assoiffé de sang sous son lit, se nourrissant de jolies petites filles, mais ça. Cette vie à la con. Elle aurait préférer le monstre, encore. Alors elle a commencé à essayer de changer le court des choses à sa manière. La manière d’Avalon, le monde vu par ses prunelles sombres. Ça à plutôt bien marché, et elle a réussi à renversé la balance. Basculant d’un extrême à l’autre.

« Chapitre 1 ; Ca pose toujours un problème de soulever un corps en un seul morceau. Apparemment, la meilleure façon de procéder est de découper le corps en six morceaux et de les mettre en tas. Une fois que vous avez vos six morceaux, il faut vous en défaire rapidement parce que votre maman ne serait peut-être pas contente de les trouver dans le congélo. »

« J’peux entrer ? J’peux la voir ? Ils ont terminés de la charcuter, c’est bon ? » Elle attaqua aux dents la main droite, ayant fini depuis peu les ongles de la gauche. Pour ce qu’elle en avait à faire de sa putain de manucure. Ce n’est pas elle qui allait aider à sauver Grace, pas elle qui allait sauver ces cons d’ours polaires qui n’étaient pas foutus de baisers pour sauvé leur espèce. Personne ne lui répondit, ce fut comme si elle n’avait pas parler. Transparente Avalon, ta parole ne vaut rien contre cela, toute cette merde. Sur un des fauteuils installés dans le couloir, sa mère, la tête baissée, s’acharnait avec un mouchoir en papier usé depuis déjà une bonne demi-heure, à essuyer son maquillage, qui coulait. De l’autre côté, son père faisait les cents pas. Quiconque passerait ici sans vraiment regarder la scène verrait un père ronger par l’inquiétude, sans remarquer qu’il tenait un téléphone dans la main. Mais Avalon n’était pas de ces personnes là. Elle savait reconnaitre la différence de l’indifférence. De ce cas-ci, son père n’en avait rien à ciré. Ça lui fit mal au cœur, bien qu’elle savait que son père les aimait, les aimait toutes les trois. Malgré son travail, malgré les disputes de plus en plus fréquentes, malgré les coups de téléphone incessants, à tout moment de la journée. La jeune fille y était habituée, ça se passait comme cela depuis son enfance. Ils vivaient avec cela, tous, cette constante oreillette dans l’oreille de son père, qui fil du temps avait suscité chez les autres un intérêt peu commun, sa fille lui avait demandé s’il l’enlevait, et si ce n’était pas le cas, est-ce qu’il avait prévu de se l’a faire implantée dans le cerveau, un jour. Elle ne pleurait pas. Savoir que sa sœur allait peut-être y passée, savoir que sa sœur avait de grandes chances d’y passée, ne l’a faisait pas réagir. Enfin si, mais pas comme une personne normale. Elle ne pleurait pas, Avalon. Jamais. Elle agissait juste, elle faisait pour que les choses aillent mieux, au lieu de se lamenter sur son putain de sort. Parce que même si elle ne voyait plus aucune lumière, même si tout espoir avait quitté définitivement ce chien de monde, elle continuait à avancer. Il n’y avait que cela à faire. Elle se retourna brusquement vers la porte qui venait de s’ouvrir lentement. Un chirurgien se tenait là, devant eux. Sa mère s’était levée, son père était toujours au téléphone. Il raccrocha et revint vers le médecin, qui ne parlait vraisemblablement qu’à lui. Lui qui n’était pas foutu de lâcher son téléphone une bonne fois pour toute alors que sa fille crevait à moitié. « Elle est encore endormie. Son état semble stable, pour l’instant. » Avalon se crispa à ces derniers mots, emplie d’un pressentiment qui ne tenait qu’à elle. Elle savait, elle savait, que le temps lui était compter.

« Chapitre 2 ; C’est dur de vivre dans ce monde de merde. Alors de temps en temps, on est amené à faire des choses contraires à nos principes. Enfin, il faut mieux oublier qu’on en a. »

« Comment on peut se détruire la santé comme ça ? Non mais franchement, Avalon. » La jeune fille, âgée alors de dix-huit lui lança un regard qui voulait clairement dire : J’temmerde, j’pourrais casser la gueule à un camionneur. » Elle le pensa, mais n’en dis rien. Elle ne disait pas grand-chose, depuis la mort de sa sœur. Un décès, ça laisse des marques, même si on n’en veut pas. Au bout d’un moment, ça fini par laisser des traces. Des mains tremblantes, des larmes roulant ses les joues, la peur au ventre. Elle vivait avec tout cela, dans la grande maison familiale. Toute seule, pratiquement, sa mère s’étant repliée sur elle-même, dans sa chambre toutes les saintes journées, et son père, toujours en voyage d’affaire. Seule à endurée cette merde noire, ce coup dur de la vie. Chienne. « Comme ça. » Elle prit la ligne de coke se tenant devant elle, et lécha ce qui restait sur la table. Puis lui souriant narquoisement, se dirigea vers la porte. Depuis la mort de sa sœur – Sa maladie du cœur, dite incurable ne lui avait pas pardonnée -, la jeune fille avait l’habitude de squatté ici, dans cette maison abandonnée de Toronto, avec une bande d’amis, que ses parents qualifieraient encore de pas vraiment fréquentable. Elle s’en foutait comme de l’an quarante. Ses parents aussi, enfaite. Sa mère était entrée dans une dépression, qui la rongeait de toute part, et son père, toujours fidèle à lui-même, s’était réfugié dans son boulot. Livrée à elle-même, déambulant dans les rues, elle était qualifiée de petite dévergondée. Ca lui plaisait, ça changeait de d’habitude, et puis elle aimait à entendre parler d’elle, c’était bon de ne plus se sentir au fond du gouffre. Elle n’était plus Avalon Heavensbee, la gosse de riche qui aspirait à une autre vie, elle était Avalon, qui avait perdue sa sœur et ses parents, par la même occasion, et elle utilisait ses sous non pas pour des œuvres caritatives, mais pour des cachets et de la poudre en tout genre. Le genre de truc qui l’a faisait décollée facilement, qui l’a faisait oubliée.

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