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working confessions (with Desmond Michaelis)

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Jamie-Rose Gallagher
Jamie-Rose Gallagher
ginger queenyou can't choose what stays and what fades away.
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postes : 631
Date d'arrivé : 12/07/2012

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MessageSujet: working confessions (with Desmond Michaelis) working confessions (with Desmond Michaelis) EmptyDim 29 Juil - 13:19

Stone hard, machine gun, fired at the ones who run...



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Le soleil tapait fort sur les fenêtres du bureau où se trouvait Jamie-Rose. La chaleur était oppressante, tellement forte qu'elle pourrait presque l'assommer. Elle était fatiguée, tellement épuisée, extenuée, crevée. Si seulement... Si seulement elle pouvait fermer les yeux, quelques instants. Juste cinq secondes, juste quelques secondes. Juste un tout petit moment. Reposer ses yeux, reposer son esprit...
Impossible. Elle rouvrit immédiatement les yeux, et de grosses larmes se mirent à rouler sur ses joues. Elle n'avait même pas pu fermer les yeux une seconde. Même pas une seconde. Et cela se passait comme ceci depuis la veille, minuit très exactement. C'était toujours la même chose, ça faisait sept ans que c'était la même chose. Aujourd'hui était un jour spécial. Aujourd'hui était un jour comme les autres.
A l'âge de six ans, à la même date, Jamie-Rose avait rencontré pour la première fois Johann. Son meilleur ami. Son âme soeur. La personne qui l'avait empêchée de sombrer dans la folie, dans la solitude, dans la tristesse. La personne qui l'avait accompagnée dans ces moments où son père était parti, où il lui manquait terriblement.
Et à présent, c'était Johann qui était parti. C'était lui qui lui manquait terriblement.
Enfin, non. Ce n'était pas lui qui était parti. C'était elle. Mais le reste était exactement similaire. Il n'était pas là, elle n'était plus totalement elle même sans lui. C'est comme lorsque vous enlevez tom à jerry, le pain au nutella, son cri au loup ; il continue d'être, mais il n'existe plus vraiment. Sa raison d'exister lui a été enlevée. Et c'était exactement ce que ressentait Jamie-Rose en cet instant, alors que cela faisait précisément sept ans aujourd'hui qu'on lui avait enlevé sa raison d'exister pleinement.
Soudain, un bruit de pas se fit entendre dans le couloir. Reprenant ses esprits, Jamie essuya avec agacement cette preuve de faiblesse de son visage et rassembla les différentes feuilles qui s'étaient éparpillées sur le bureau. Qui n'était pas le sien, par ailleurs.
Il s'agissait du bureau de la personne qui venait d'entrer dans la pièce.
Desmond Michaelis. Prétendant au trône de gouverneur du Texas. Oui, rien que ça. Jamie-Rose n'avait jamais réellement compris ce que pouvait signifier ces histoires de gouverneurs -ils n'étaient pas des maires, mais pas totalement des députés?- mais elle comprenait au moins que c'était un poste qui ne s'obtenait pas par magie. Depuis qu'elle travaillait dans la section communication publicitaire de la campagne de monsieur Michaelis, elle avait appris énormément de choses sur la politique, sur la psychologie des gens et sur les talents qu'il fallait déployer pour gagner des voix.
Pourtant, elle ne comprenait pas pourquoi Desmond (elle l'appelait Desmond, après qu'il lui ait expressément demandé de faire ainsi) avait besoin de tout ça. Son programme était génial, il paraissait vraiment honnête, et il était beau à en tomber par terre.
Bon, d'accord, c'était surtout parce qu'il était beau à en mourir que Jamie-Rose ne comprenait pas pourquoi quiconque ne voterait pas pour lui, lors du grand vote.
Mais néanmoins, en passant du temps avec lui, elle avait vraiment commencé à l'apprécier pour ses idées politiques. Il était un grand écolo, très généreux et très idéaliste, aussi.
En ce sens, Jamie-Rose trouvait qu'ils s'accordaient bien; elle admirait l'écologie tout en ne s'en souciant pas réellement, était assez égoiste et avait cessé d'être idéaliste lorsque son père était parti en Irak alors qu'elle n'avait que cinq ans. Lors de leurs heures de travail, leurs qualités et leurs défauts s'affrontaient, et cela donnait toujours un bon résultat.
Mais ce jour là, elle n'était pas d'humeur. Elle n'était d'humeur qu'à une seule chose; pleurer dans le noir, sans bruit ni être humain aux alentours.
Malheurement, elle ne pouvait pas se le permettre. Relevant la tête, et espérant très fort que Desmond ne verrait pas de traces de mascara coulant sur son visage, Jamie-Rose prit les quelques force qui lui restait pour s'exclamer, le plus joyeuse possible :

› Bonjour Desmond! Je suis venue dans ton bureau, pour... Pour...

Pourquoi était elle venue là, déjà? Oh, oui c'est vrai. Parce que dans la salle principale, où son minuscule bureau se trouvait, les gens criaient, riaient et se prélassaient. Ils vivaient tranquillement, sereinement. Et Jamie avait juste envie de les frapper. De les frapper très fort, avec des mots et des phrases. Parce que la vie était tellement triste pour elle, qu'elle ne parvenait pas à réaliser, à concevoir, que le reste de l'humanité puisse rester heureuse.

› Je suis venue parce qu'il y avait trop de bruit là bas. Que dis tu de cette idée que Marshall a eu, ce matin? Je sais pas s'il t'en a parlé, mais je trouve ça assez génial. Et puis, ça pourrait permettre...

Elle parlait, parlait, parlait. Elle ne s'arrêtait plus, ne pourrait plus s'arrêter. Parler comme ça, très vite, sans même se rendre compte de ce qu'elle disait, ça lui permettait de se détendre, d'oublier qu'aujourd'hui était un jour important, de se retirer en elle même.
Malheureusement, oublier tout ça, c'était aussi oublier de quoi elle parlait. C'est pourquoi elle fut elle même surprise d'entendre sortir de sa bouche les mots suivants :

› Et aujourd'hui est un jour important, aujourd'hui ça fait sept ans que je l'ai rencontré, aujourd'hui j'aurais dû être avec lui sur la route, cette route si belle et entourée de prairies si verdoyantes, des prairies qui ont l'air d'être vivantes lorsque le vent souffle, un vent si frais, si frais...

Jamie eut une sorte de hoquet, et ses yeux verts émeraude s'écarquillèrent, dans un mouvement stupéfait. Et là, les larmes recommencèrent à couler, sans demander leur reste.
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