andrew ✝ jamie-rose → you're such a foolish idiot.

› **postes** : 631 › **Date d'arrivé** : 12/07/2012

how can we understand each other, when a gap is holding us apart?

∞

Jamie-Rose soupirait. Elle soufflait, soupirait et grimaçait constamment, et ce depuis bientôt une demie heure. La voiture d'Andrew n'était pas mal; une apparence racée, une couleur assez agressive visuellement, et un intérieur tout ce qu'il y a de viril. L'avant de la voiture était plutôt propre, même si des déchets étaient abandonnés ça et là. Etrangement, elle aimait bien l'odeur masculine de la voiture; une sorte de mélange astucieux entre de la sueur, du déodorant musqué, de la cigarette et de l'eau salée. Est ce qu'Andrew fumait? Elle n'en avait aucune idée, ne lui avait pas posé la question.
Il l'énervait tellement. Sans même faire quoi que soit, sans bouger ni parler, Jamie était hautement agacée par le jeune frère Earhart.
Elle avait rencontré Andrew un vendredi soir, alors qu'elle était chez Grayson avec Roxanne et Sheina pour l'une de leurs traditionnelles soirées poker tequila. La soirée se déroulait admirablement bien, comme toujours lorsqu'ils étaient tous les quatre ensemble; deux rousses et un couple, qui s'amuse et boit en pariant des bonbons. Rien que du bonheur, pour Jamie, qui avait tendance à se sentir seule ces derniers temps.
Et là, le petit Andrew débarque sur la terrasse de Grayson, un grand sourire aux lèvres, celles ci bien amochées et en sang. Grayson avait immédiatement pris soin de son petit frère -avec ce que Jamie-Rose prit pour de la réticence. Quant à elle, elle avait regardé Roxanne avec un air ahuri et interrogateur; ce à quoi la jolie brune avait répondu par un haussement d'épaules.
Andrew avait donc fait une forte impression à Jamie-Rose -pas nécessairement une bonne, mais toujours une forte impression. Elle avait immédiatement pensé qu'il était une sorte de petit gamin enfermé dans un corps d'homme, qui aimait jouer avec tout ce qui l'entourait. Et même sa propre vie, apparemment.
Au delà de cette impression, elle n'avait aucune idée de qui il était vraiment.
Il aimait le surf. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle se retrouvait là, un samedi après midi, sur la route vers l'océan. Lorsqu'elle l'avait rencontré, elle avait mentionné à quel point elle aurait aimé savoir faire du surf. Que c'était une chose qu'elle voulait apprendre avant de mourir. Une des 100 choses sur sa liste. Andrew s'était d'abord moqué d'elle, de sa liste de 100 choses à faire avant de mourir. Puis, voyant qu'elle était vexée, il lui avait gentiment proposé de lui apprendre à surfer, un jour.
Après quelques réticences, Jamie avait dit oui.
Et le jour où elle allait apprendre à surfer, c'était aujourd'hui.
Elle était excitée, vraiment. L'océan lui manquait. Le sable, chaud sous ses pieds nus; l'eau, limpide et fraiche sur sa peau; le sel, omniprésent et envahissant son nez. Tout ça lui manquait, elle était une fille de feu mais que serait elle sans son exact opposé?
Le surf, donc. Elle était certaine qu'elle allait s'amuser, elle voulait s'amuser. Monter sur la planche, aborder timidement une vague, se coucher sur la planche, gli...

...abruptly, saw death on a sunny snow. for every life, forgo the parable. seek the light, my knees...

› change de station.

Elle regarda Andrew, paniquée.

› baisse le son. éteins la radio.

Il ne faisait rien, ne bougeait pas, ne voulait pas bouger. Quel idiot.
Elle ne faisait rien, ne bougeait pas, ne pouvait pas bouger. Quelle idiote.

› s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait...

Elle avait ramené ses genoux contre sa poitrine, tant bien que mal dans le petit intérieur de la voiture. Elle se balançait d'avant en arrière, les yeux clos et des gouttes de sueur perlant sur son front. Elle ne pouvait plus respirer, à présent. Et, sur les ondes radio, Bon Iver continuait de gratter sereinement sa guitare, continuait allègrement de clamer les paroles de sa chanson "for emma". La musique continuait, tout comme la vie continuait. Même sans lui. Même sans celui qui lui avait fait découvrir Bon Iver, ce génie musical.
Même sans son meilleur ami, son âme soeur.

› ETEINS, ANDREW!

La mélodie la plus belle du monde paraîtra toujours odieuse, à celui qui a été heureux sous ses notes mais à qui on a enlevé ce bonheur. Car les souvenirs sont bien plus profondément liés aux musiques qu'on ne peut le penser.
Elle venait d'en faire la douloureuse expérience.

› **postes** : 148 › **Date d'arrivé** : 08/08/2012

Andrew était content. Aujourd'hui, il allait refaire du surf. Il n'y avait pas été depuis plusieurs mois et monter sur une planche lui manquait. Bon certes, il n'était pas un pro, il n'affrontait pas les immenses vagues. La fois où il avait tenté, il n'avait pas tenu longtemps et avait trouvé le moyen de se fouler le poignet en se cognant contre sa planche. Du coup il avait quelques hésitations quant à recommencer ou non. Il était certes un débile profond mais il n'était pas si masochiste que ça.

Le chemin aujourd'hui se faisait avec une jolie rousse. Elle lui rappelait un garçon roux à l'école qui n'arrêtait pas de se faire tailler. Ils n'avaient à l'époque que quatorze ans et Andrew ne comprenait pas pourquoi on s'en prenait à lui. Il était roux, ouais, ok, et alors ? C'était une couleur comme une autre. Ce fut d'ailleurs la première fois de sa vie qu'il prit la défense de quelqu'un sujet aux moqueries, étant d'habitude plutôt celui qui se moque. Enfin pour revenir à Jamie-Rose, il l'avait rencontré chez son frère. Il avait l'impression de faire la plupart de ses rencontres là-bas. Il avait été un peu en retard, s'étant rendormi après que son réveil ait sonné. Il avait à peine eu le temps de passer sous la douche et d'enfiler aussi rapidement que possible un short et un t-shirt.

Il conduisait sans vraiment prendre la parole. Du moins pour le moment. Il ne savait pas trop quoi lui dire, il avait l'impression de la souler dès qu'il ouvrait la bouche. C'était bizarre, d'habitude les gens l'aimaient bien et riaient à ses blagues. Bah, elle devait avoir ses règles...

La musique passait, il tapait de temps en temps sur son volant au même rythme que la musique et bougeait la tête. Du moins il le faisait jusqu'à ce que mademoiselle lui fasse une crise. Ohlalala mais elle sortait d'où celle-là ? C'était bien une fréquentation de son frère ça ! Tout droit sortie de l'asile. Déjà, elle lui demandait de changer de station sans aucune politesse, du coup il ne bougea pas. Elle insistait. Il ne bougeait pas, au contraire, il se mettait à chanter. Il s'arrêta lorsqu'il remarqua qu'elle avait ramené ses genoux contre elle et qu'elle se balançait. Ouais, il avait vu juste : tout droit sortie de l'asile. Il coupa la radio et préféra se garer sur la bande d'arrêt d'urgence.

- C'est qu'une musique meuf !

Il posa son regard sur elle, la fixant attentivement.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? T'as tes règles c'est ça ? J'suis désolé mais j'ai rien dans ma voiture pour les filles, pas de tampons ni rien...

Comme tous les mecs ignorants, dès qu'il voyait une fille en colère ou triste, il se disait qu'elle avait ses règles. À croire qu'une fille ne pouvait pas ressentir quelque chose quand elle ne les avait pas. Le pire dans tout ça, c'est qu'il était sérieux.

› **postes** : 631 › **Date d'arrivé** : 12/07/2012

∞

› Qu'est-ce qui t'arrive ? T'as tes règles c'est ça ? J'suis désolé mais j'ai rien dans ma voiture pour les filles, pas de tampons ni rien...

Jamie releva la tête, et ouvrit les yeux. Andrew avait éteint la radio, laissant l'habitacle de la voiture silencieux. Seul sa voix, forte et légèrement intriguée, restait présente dans l'oreille de Jamie. La mélodie de Bon Iver avait disparue de son esprit avec la stupéfaction, face aux mots prononcés par Andrew.
Sérieusement? Il était sérieux? Andrew venait de lui demander si elle avait ses règles? Andrew venait de s'excuser sur le fait qu'il n'avait pas de TAMPONS dans sa voiture?
Jamie-Rose ne savait même plus si elle voulait se mettre en colère... Ou éclater de rire. Elle se tourna vers Andrew, dont le visage traduisait clairement de l'angoisse et de l'incrédulité. Elle se décida alors à sourire, à lui sourire. Puis, elle éclata de rire.
Ce petit n'était pas si méchant que ça, au fond. Il n'avait que trois ans de moins qu'elle, mais elle avait l'impression d'être cent fois plus âgée que lui. Elle n'avait pourtant pas vécu tant de choses que ça, dans sa vie. Elle n'avait pas vécu d'évènements traumatisants, n'avait pas eu de maladie grave, n'avait pas vu des gens proches d'elle mourir.
Tout ce qu'elle avait vécu, c'était des départs. Départ de gens, départ de pays, départ de vies.
En quelques instants, Jamie-Rose fut envahie par des images de toutes ces choses qu'elle avait dû quitter.
L'Irlande, l'Egypte, l'Irlande encore une fois.
Johan, Jared, Nohann, son père.
Peut être que si elle se sentait si vieille, si fatiguée dans sa tête, c'était pour ça. Parce qu'elle avait perdu tant de personnes et de lieux qu'elle avait aimé plus que tout.
Etait ce le cas d'Andrew? Sûrement. Mais manifestement, il avait mieux réagi à ce genre de choses.

› ...Tu es vraiment drôle, Andrew. Hilarant.

Elle changea de station -par précaution- et monta légèrement le son. Une chanson d'Avril Lavigne résonna dans la voiture. Ouf. Cela ne ramenait pas de souvenirs trop douloureux dans la tête de Jamie. Ou plutôt, elle faisait de son mieux pour que cela n'arrive pas.

› Désolée mec. J'ai réagi un peu... J'ai exagéré. Bref, comment tu en es venu à faire du surf?

Jamie-Rose voulait changer de sujet, alléger l'atmosphère lourde. Elle avait envie de rire, de sourire et d'oublier ses soucis quotidiens, au moins pour le temps du voyage avec Andrew. Et elle était persuadée que le jeune homme, drôle et étrange comme il était, saurait lui faire oublier tout ça.

Spoiler:

› **postes** : 148 › **Date d'arrivé** : 08/08/2012

Andrew haussa un sourcil. Il ne comprenait pas. Jamie-Rose ressemblait à une folle en remontant ses genoux à sa poitrine tout en lui gueulant dessus et l'instant d'après elle éclatait de rire. C'était franchement compliqué une fille. Parfois il se demandait si elles s'en rendaient compte. C'était une des raisons pour laquelle il ne s'engageait pas dans une relation stable. Il les trouvait trop chiantes, compliquées. Quoiqu'on dise, quoiqu'on fasse, ça ne leur allait jamais.

Elle lui disait qu'il était drôle. Bah il ne l'avait pas voulu mais il était d'accord. Ouais, il était drôle comme gars. Il avait un égo pas mal surdimensionné.

- Ouais je sais, j'suis un peu le mec parfait tu vois.

Et il y croyait.

- C'est quoi le problème avec cette musique ?

Il ne répondait pas à sa question parce qu'entre temps il avait pensé à celle-là alors du coup il avait déjà zappé qu'elle venait de lui demander quelque chose. Il remit le contact et les voilà reparti. Madonna passait à la radio, oh ça tombait bien. Il commença à chantonner, enfin chanter en criant plutôt avant de se stopper pour faire un commentaire pas très intéressant.

- J'me la ferai bien elle, elle reste super bonne pour quelqu'un de son âge. Le jour où elle vient me voir je dis pas non huuuum...

Il disait ça sans gêne, sans réaliser que c'était déplacé. S'en rendant compte, il s'empressa de rajouter :

- Oh, 'scuse moi, j'crois que c'est le genre de truc qui se dit pas, nan ? Bah t'inquiètes, toi aussi t'es plutôt bonne de toute façon.

Ouais, il avait pensé que c'était déplacé dans le sens où il complimentait une femme devant une autre sans complimenter celle à qui il parlait. Débile jusqu'au bout. Mais il tentait de faire un minimum d'efforts, ce qui ne durerait pas longtemps.

Spoiler:

› **postes** : 631 › **Date d'arrivé** : 12/07/2012

∞

"Le mec parfait."
Jamie-Rose éclata de rire, rejetant sa tête en arrière contre la tête du siège auto. Ce petit était vraiment hilarant, et plus ils parlaient ensemble, plus Jamie commençait à réaliser qu'Andrew était sérieux, lorsqu'il parlait comme ça. Ses sourcils légèrement froncés, ses yeux marrons déterminés et sa bouche légèrement mobile; tout ça était bel et bien persuadé de sa perfection.
C'était vrai, en quelque sorte. Andrew devait bien être l'homme parfait, pour une personne sur cette terre. Sa mère, son père, son frère peut être? Ou bien une femme, ou même un homme. Jamie n'en avait aucune idée.

› C'est quoi le problème avec cette musique?

Immédiatement, Jamie-Rose se glaça. Elle n'était pas nécessairement très secrète sur sa vie personnelle, ni même timide ou réservée. Mais disons qu'elle n'aimait pas se confier sur Johan. Elle détestait ça, parce que ça signifiait qu'elle ne l'avait toujours pas oublié, qu'elle n'avait toujours pas réussi à passer à autre chose.
Heureusement, Andrew avait un esprit oisif; il était déjà sur un autre sujet, et s'exclamait sans la moindre once de gêne :

› J'me la ferai bien elle, elle reste super bonne pour quelqu'un de son âge. Le jour où elle vient me voir je dis pas non huuuum...

Jamie-Rose souriait, encore une fois. Décidément, trainer avec Andrew pour ce voyage en voiture n'était pas si désagréable. C'était juste drôle, frais et délassant. Le jeune homme était si hilarant sans même s'en rendre compte, dans son inconscience des règles sociales. Et si mignon, aussi, pensa t'elle en regardant ses cheveux blond foncé collés contre sa nuque, sous l'effet de la chaleur.

› Oh, 'scuse moi, j'crois que c'est le genre de truc qui se dit pas, nan ?...

Jamie regarda Andrew en haussant les épaules, comme pour lui signifier qu'elle s'en fichait au fond. Elle avait vécu avec un frère assez immature et stupide (même si elle l'aimait plus que tout au monde -la famille est primordiale, règle numéro deux!), qui faisait très souvent des blagues de ce genre lorsqu'ils étaient en dernière année de lycée. Cela ne la dérangeait pas, c'était juste comme si elle trainait avec son frère. Même s'il était plus âgé que Jamie, Nohann avait toujours été un gamin dans sa tête.

› ...Bah t'inquiètes, toi aussi t'es plutôt bonne de toute façon.

Cette fois ci, Jamie-Rose sursauta et ouvrit grand ses yeux verts. Etonnant, ce petit Andrew. Enfin, pas si petit que ça, quand même. Il était manifestement grand, un homme. Jamie l'avait totalement oublié, avec toutes ses petites blagues immatures et son comportement de gamin.
Elle ne savait pas vraiment quoi répondre, si ce n'est :

› Euh, bah... Merci, Andrew.

Merci. C'était gentil, quand même. Après, Jamie-Rose n'avait aucune idée de la raison pour laquelle il avait dit ça. Apparemment, il était persuadé que déclarer son attirance sexuelle pour Madonna face à elle -sans la mettre aussi en valeur- était malpoli. Sinon, pourquoi aurait il dit ça? Parce qu'il était attiré par elle, Jamie-Rose? Ou bien parce qu'il ne voulait pas qu'elle se dise qu'elle était moins attirante que Madonna?
Avec tout le respect qu'elle avait pour Madonna, Jamie-Rose savait pertinemment qu'elle était plus désirable et attractive que la pauvre reine déchue de la pop.
Décidant qu'elle voulait encore s'amuser un peu, et parce qu'on a qu'une seule vie après tout, Jamie-Rose s'exclama :

› ... Et je sais que je suis bonne. Plus bonne que Mado, même. Si si, je t'assure.

Ce qu'elle ponctua d'un coup de poing amical sur l'épaule d'Andrew, et un rire clair et fort qui résonna dans toute la voiture.
Ce serait tellement marrant de jouer avec l'homme qu'était Andrew. Jamie-Rose n'était pas une trainée, elle ne couchait plus avec n'importe qui -elle l'avait fait, lorsqu'elle avait quitté Jared. Mais elle appréciait la compagnie d'un homme dans son lit, une fois de temps en temps.
Et définitivement, malgré toutes ses gamineries et son inconscience, Andrew était un homme, un vrai.

Spoiler:

› **postes** : 148 › **Date d'arrivé** : 08/08/2012

Andrew ne comprit pas pourquoi elle riait lorsqu'il disait qu'il était le mec parfait. Il finit par hausser les épaules, réfléchir ce n'était pas son truc. Il avait complètement zappé l'épisode précédent, avec Jamie-Rose qui se sent mal pour une musique. Il ne possédait pas la meilleure mémoire du monde. Et puis ce n'était qu'un détail, il n'avait pas donné une grande importance à la scène précédente. Il avait au contraire complimenté Madonna qui passait à la radio, disant qu'il aimerait bien l'avoir dans son lit. Pensant que n'était pas bien de complimenter une autre femme, il avait "complimenté" Jamie-Rose, si on peut dire ça comme ça.

" ... Et je sais que je suis bonne. Plus bonne que Mado, même. Si si, je t'assure." Andrew se mit à rire puis à faire la moue tout en penchant la tête. Il ne connaissait pas Jamie-Rose, pas du tout même. C'était pas en l'ayant rencontré chez son frère qu'il pouvait prétendre la connaitre par cœur. Bien au contraire, au départ il n'avait pas eu la meilleure des impressions, surtout lorsqu'il avait appris qu'elle avait une liste des 100 choses à faire avant de mourir.

- Huuum, ça, je sais pas. Tu vois, elle est bonne physiquement, comme toi, mais à mon avis, elle doit l'être au pieu aussi. À mon avis elle a eu la bouche pleine plus d'une centaine de fois et j'imagine pas toute l’expérience qu'elle doit avoir, une vraie pro. J'pourrais presque en bander rien qu'en y pensant.

Autant dire qu'il avait l'air à l'aise avec Jamie-Rose. Aucun complexe. C'était Andrew remarque.

- Au fait si t'as faim je crois qu'il me reste des restes de sandwich de la semaine dernière dans la boite à gant.

Beurk.

Il accéléra un peu et dépassa même un mec qu'il insulta au passage. Il n'aimait pas quand les gens roulaient trop lentement, ou même à la vitesse maximale autorisée. Si la voiture pouvait aller plus vite, autant en profiter. Surtout que là il n'en avait pas pour seulement dix minutes de route.

Spoiler:

› **postes** : 631 › **Date d'arrivé** : 12/07/2012

Il roulait vite. Très vite, même un peu trop au goût de Jamie-Rose. Cependant, elle savait qu'il valait mieux pour elle qu'il se taise. Les hommes et la vitesse, c'était une grande histoire d'amour -étrange, certes. Mais c'était comme les femmes et George Clooney; c'est incompréhensible pour bien des hommes, et pourtant c'est une relation qui vit depuis bien plus longtemps que la plupart des mariages sur cette planète.
Souriant à Andrew, elle l'écouta déblatérer des histoires encore plus abracadabrantes les unes que les autres. Notamment, sur le fait que Madonna était très certainement très bonne au lit. Il parlait de manière assez crue, macho; un vrai mec, en gros.
Jamie-Rose était habituée à ce genre de comportements, son frère Nohann parlait très souvent de cette manière lorsqu'il vivait encore avec leurs parents. Elle n'était donc pas tant choquée par ses propos, que par l'absence totale de gêne chez Andrew.
Se rendait il seulement compte qu'il était un peu déplacé de parler ainsi devant une fille?

› Au fait si t'as faim je crois qu'il me reste des restes de sandwich de la semaine dernière dans la boite à gant.

Jamie-Rose cligna des yeux, plusieurs fois, en regardant Andrew. Il était maintenant concentré sur la route, doublait des gens plus lents (ou qui roulaient à la vitesse autorisée, sûrement) et sifflotait allègrement.
Visiblement, il ne se rendait pas compte le moins du monde que ses paroles étaient assez déplacées, ici dans cette voiture. Elle regarda droit devant elle, la route serpentait par moments mais restait régulière. La route paraissait infinie, comme si elle ne pourrait jamais s'arrêter, comme si elle ne devait pas s'arrêter. Ne pas s'arrêter, car c'était son devoir d'amener chaque personne qui la foulait à sa destination finale.
Jamie-Rose avait toujours eu une étrange connexion avec les routes. La route, en général, lui donnait toujours une sensation de bien être; comme si la route la rassurait, lui disait que peu importe où elle se trouvait, elle pourrait revenir là où elle avait été. L'Irlande. L'Egypte.
La route était son amie, aussi fou que cela paraisse.

› Il reste combien de temps, sinon?

Elle avait décidé de ne pas noter le comportement déplacé d'Andrew. S'il vivait ainsi, s'il était toujours comme cela avec les femmes et son entourage, et que personne ne l'avait encore corrigé, eh bien... Ce n'était pas le rôle de Jamie-Rose de le faire.

› Il me tarde d'être là bas. J'adore la route, mais là je commence à en avoir assez.

Et c'était vrai. L'habitacle de la voiture était définitivement trop petit pour elle, pour sa soif de grands espaces et de routes infinies. Elle n'avait jamais supporté les espaces contigües, faisant passer ce mal être pour de la claustrophobie. Alors qu'en réalité, il ne s'agissait que de tristesse. Elle était comme un oiseau, qui aurait toujours vécu dans les grands espaces verts d'Irlande ou les rues désertes du Caire. Lorsqu'on la mettait en cage, lorsqu'on la forçait à rester dans un endroit trop longtemps, elle finissait par tourner en rond.
Malgré elle, ses déménagements à répétition l'avaient marquée. Profondément. A présent, elle réalisait qu'elle ne pouvait plus supporter de rester trop longtemps dans la même ville, voire le même pays. Cela faisait bientôt dix ans qu'elle vivait ici, à Austin. Et elle pensait déjà à déménager, partir. L'Angleterre lui plaisait bien, l'Australie aussi.
Et l'Irlande, bien évidemment. L'Irlande lui manquait tellement.

› Et au fait, tu devrais jeter ce sandwich. Et si tu le fais pas et qu'après l'avoir mangé, tu dégueules partout... Je t'aurais prévenu.

Elle n'avait pas eu l'intention de lancer cette dernière pique. Mais voilà, elle considérait qu'il y avait un moment où il fallait arrêter les blagues. Il pourrait vraiment être très malade, avec un truc pareil.
C'était pas qu'elle tenait à lui. Non.

Spoiler:

› **postes** : 148 › **Date d'arrivé** : 08/08/2012

Andrew aimait bien conduire. Mais à sa propre vitesse. Les vitesses limitées, c'était vraiment fait pour emmerder le monde. Sérieux, là il roulait et il restait en vie. Il leva les yeux au ciel en y pensant. Parfois, il se disait que s'il était président, la première chose qu'il ferait serait de retirer les limitations de vitesse. Ensuite, il rendrait sa famille riche puis il mettrait fin à cette guerre. Mais bon, il était loin de finir Président des États-Unis. Et encore heureux pour l'Amérique.

- J'en sais rien, si on arrête pas de tomber sur ces p'tits cons qui roulent super doucement on va en avoir pour un moment. Mais t'inquiètes, je gère, dans une autre vie j'étais pilote.

Mais bien sûr, on y croit. Parfois il ferait mieux de se taire.

- Tu parles, j'ai du mal à t'imaginer sur une planche. Je suis sûr que tu voudras rentrer, après avoir couché avec moi dans l'océan bien sûr, parce que je suis irrésistible en surfeur.

Oui oui, autant le répéter : Parfois, il ferait mieux de se taire.

Il leva les yeux au ciel une nouvelle fois. Mais cette fois-ci parce que Jamie-Rose lui faisait une remarque sur son sandwich. Ahh les filles. Toutes des chochottes. C'était pas un sandwich qu'allait lui faire du mal. Une musique qu'il apprécie passait à la radio, montant le son à fond sans se demander si ça gênerait Jamie-Rose. Il était bête, c'était pas nouveau.

- And your eyes. Your eyes, your eyes. They tell me how much you care. Ooh yes, you will always be. My endless loooooooove.

› **postes** : 631 › **Date d'arrivé** : 12/07/2012

Jamie-Rose trouvait qu'ils allaient vraiment vite. La voiture se faufilait entre les automobiles et autres véhicules avec une facilité déconcertante, mais recevait quand même des dizaines de coups de klaxon venant de conducteurs en colère.
Il avait beau dire qu'il avait été pilote dans une autre vie, la jolie rousse considérait quand même que ça n'était pas une raison pour jouer les mafieux dans un mauvais film de série B. Elle était sur le point de lui faire une réflexion bien placée sur l'utilité réelle des limitations de vitesse sur la route. Mais ce qu'il balança, sans la moindre gêne -comme toujours, avec lui apparemment-, la fit exploser de rire.

▬ Tu parles, j'ai du mal à t'imaginer sur une planche. Je suis sûr que tu voudras rentrer, après avoir couché avec moi dans l'océan bien sûr, parce que je suis irrésistible en surfeur.

Elle le regarda, et se demanda si c'était bien vrai. S'il était vraiment irrésistible en surfeur blond sablé, tenue moulante et planche à la main. Il devait sûrement l'être, parce que sa réflexion semblait venir d'une longue expérience de filles échouées dans son lit après une journée à la plage. Andrew était juste tellement, tellement plein de confiance en lui; cela impressionait Jamie, sincèrement. Non pas qu'il était un pauvre mec, mais il était certain qu'il n'était pas un Brad Pitt ou un George Clooney. Et ce, que l'on parle du physique ou de la technique de drague.
Non, mais sérieusement; Andrew était chou, dans ses manières gamines et immatures. Mais ça n'allait pas vraiment plus loin. Non?

▬ And your eyes. Your eyes, your eyes. They tell me how much you care. Ooh yes, you will always be. My endless loooooooove.

Cette fois ci, Jamie-Rose ne nota même pas le fait qu'il avait monté le son à fond sur une chanson de Mariah Carey. Pour la chanter de sa plus belle voix, haut et fort sur la route vers la plage. Elle se contenta de hausser les épaules, et de marmonner:

▬ On verra bien. Je te parie ce que tu veux que tu ne m'auras pas, petit bonhomme.

Elle regarda la route, qui était maintenant plus du côté d'Andrew que du sien. En effet, il s'était plaqué contre le côté droit de la route, ce qui faisait qu'il doublait quasiment tout le monde... Et qu'elle pouvait profiter de la vue. Et quelle vue! Des champs, de mais sûrement, à perte de vue. Des maisons de style colonial, tellement texan. Tellement américain.
Elle eut une sorte de mal du pays, pendant un instant. Puis, elle se souvint d'une chose que son père disait sans cesse; tu peux partir loin, tu peux faire le tour du monde. Mais ce qui restera toujours, c'est le lieu où tu as vu pour la première fois la lumière et le monde.
Irlande. Dublin. Crosshaven. Nath.
C'était son ancre, son point de repère. Et même si elle avait perdu Nathaniel, même si elle risquait fort de ne jamais le revoir, l'Irlande serait toujours là, dans son coeur. La grande route où elle attendait son père à l'âge de sept ans resterait toujours là. La preuve, elle était sur une route aujourd'hui. Une route, qui l'emmenait vers l'océan. L'océan Atlantique, le même que celui qu'elle voyait au loin à Crosshaven.
Tout finirait par avoir du sens. Elle en était certaine.

› **postes** : 148 › **Date d'arrivé** : 08/08/2012

Andrew se sentait bien. Il était avec une fille qui ne lui prenait pas la tête (pour changer) et qui n'avait pas l'air de le juger plus que ça. Il n'avait jamais apprécié les filles qui prenaient un air hautain avec lui sous prétexte qu'il avait l'air, enfin qu'il était, un idiot.

La rousse le fit sourire lorsqu'elle lui dit qu'il ne l'aurait pas. Il pourrait prendre ça pour un défi, mais Jamie-Rose était uen amie de la famille, elle connaissait Grayson ainsi que Roxanne, si Andrew commençait à faire n'importe quoi avec elle, il risquerait de se prendre une sacrée raclée de la part de son frère. C'était vraiment chiant parce que y avait pas à dire, il les trouvait vraiment "bonnes" les potes de Grayson et Roxanne.

- C'est ce que tu dis maintenant, mais déjà je suis sûr que lorsque tu m'as vu pour la première fois tu avais ton string tout mouillé.

Bah, plus la peine de justifier ce qu'il disait, c'était Andrew et sa méthode de drague à deux dollars.

Jetant un coup d'oeil aux alentours, quelque chose lui vint à l'esprit.

- Tu sais que dans ces champs de maïs il y a souvent des extraterrestres ? Ils aiment bien se mettre ici parce que comme ça on ne voit pas leur vaisseau. Et puis après ils kidnappent les gens et leurs font tout un tas d’expériences. J'peux te dire que jamais un extraterrestre ne pourra me choper pour me foutre une sonde dans l'cul, j'le bute.

Il avait l'air sérieux et il l'était. Depuis qu'il avait vu un truc à la télé il y avait naïvement cru. Heureusement pour Jamie-Rose, ils ne tarderaient pas à arriver.

› **postes** : 631 › **Date d'arrivé** : 12/07/2012

Jamie-Rose commençait enfin à trouver le voyage excitant. Elle sentait l'odeur de l'océan lui chatouiller les narines, et même si les alentours étaient toujours composés de champs de maïs, elle était complètement excitée à l'idée qu'elle pourrait bien sauter dans l'eau et étendre ses jambes.
Oui, la voiture d'Andrew était assez étroite, au bout de deux heures de route.
En entendant parler Andrew, elle pouffa. Vraiment, ce gars là était un sacré phénomène. Imbu de sa personne, gamin et complètement barré; mais est ce qu'il en était réellement conscient? Jamie n'en avait aucune idée, à vrai dire. Elle espérait que non, parce que s'il savait qu'il était aussi... ouvert d'esprit, et qu'il ne changeait rien, ça voulait dire qu'il était vraiment con.
La première fois qu'elle l'avait vu, à vrai dire, elle n'avait pas été aussi fan d'Andrew Earhart. En fait, si elle était restée polie c'était uniquement par respect envers Grayson, son frère; Jamie-Rose l'adorait, et elle ne voulait pas qu'il soit blessé parce qu'elle parlerait mal à Andrew. Alors non, elle n'avait certainement pas été excitée par la vue d'Andrew, la première fois. Vraiment, vraiment pas.
Elle se demandait même si elle pourrait être attirée par lui, de manière plus poussée qu'amicale. Son genre de mecs était plutôt le grand brun ténébreux, pas vraiment Andrew quoi; blond bronzé, non.

▬ Tu sais que dans ces champs de maïs il y a souvent des extraterrestres ? Ils aiment bien se mettre ici parce que comme ça on ne voit pas leur vaisseau. Et puis après ils kidnappent les gens et leurs font tout un tas d’expériences. J'peux te dire que jamais un extraterrestre ne pourra me choper pour me foutre une sonde dans l'cul, j'le bute.

Son franc parler ne la choquait même plus, parce qu'elle avait l'impression d'être avec son frère dans cette voiture. Une version plus idiote, amusante et maladroite de Nohann, qui croyait clairement à l'existence des extra-terrestres. Jamie-Rose ne croyait pas vraiment à ce genre de choses, mais elle gardait cependant l'esprit ouvert à toute nouvelle découverte scientifique.
Parce que les extra-terrestres, c'est quand même vachement cool.

▬ Ouais, ils font des signes sur le sol pour prévenir leurs collègues dans l'univers. C'est vachement cool, j'trouve. Mais perso, si un alien vient me chercher, je le laisse faire sans problème.

Bah oui, ça pourrait être intéressant, non? Les aliens, le vaisseau spatial, tout ça, Jamie se disait que ça pouvait être plutôt sympa à découvrir. En plus, en rentrant sur la terre, elle serait super connue. Et c'était toujours agréable de se dire que des millions de gens connaitraient son nom; Jamie-Rose Gallagher, la femme qui a connu les aliens.
Elle éclata de rire, laissant certainement Andrew perplexe. Il devait sérieusement se demander ce qui ne tournait pas rond chez elle, à cet instant.

› **postes** : 148 › **Date d'arrivé** : 08/08/2012

Andrew avait déballé sa théorie sur les extraterrestres. Le jeune homme croyait en presque tout ce qu'il voyait à la tv, même à la porte des étoiles de Stargate, si si. Il croyait aussi en les théories du complot des attentats du 11 Septembre par Bush, il croyait en Merlin, aux esprits de Paranormal activity et j'en passe. Lorsque Jamie-Rose lui dit qu'elle aimerait bien se faire kidnapper par un homme de l'espace, Andrew tourna la tête vers, l'air confus, avant de lâcher un :

- T'es stupide comme fille en fait..

Comment fallait-il le prendre venant de lui ? Lui qui était la stupidité incarnée. Il ne fallait pas lui en tenir compte, il était jeune. Oui bon ça c'est l'excuse qu'il utilise souvent quand il sait qu'il a fait ou dit une connerie. Ça peut toujours aider le coup du "je suis un jeune mec, je suis pas mature".

Ils étaient arrivé. Andrew sortit de son pick-up et inspira un bon bol d'air frais. Il adorait venir au bord de la plage.

- Il y a des cabines là-bas si jamais tu veux enfiler une tenue. Enfin tu peux te changer devant moi si tu préfères. Enfin, si t'es pas trop prude.

Mais bien sûr.. Toujours aussi lourd le Andrew. Il n'avait prévu de mettre que son short. En réalité, il était persuadé que Jamie-Rose n'arriverait pas à tenir debout sur la planche alors il s'était dit que la tenue de surfeur, enfin la combinaison, ce n'était pas pour aujourd'hui. Il avait deux planches à l'arrière de son pick-up qui n'attendaient qu'eux.

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